Depuis des années que je suis les femmes dans l’accompagnement de leur maternité, je vois souvent plusieurs postures, souvent masculines et héritées du patriarcat qui sont … Arhahrhgghrhahrgh. L’arrivée d’un enfant, le fait d’avoir tout d’un coup une to-do list à rallonge redistribue-t-il équitablement les cartes dans le couple ? Toute la logistique du quotidien par exemple, que ce soit pendant le « congés » maternité ou après : faire une lessive, plier le linge, ranger le linge, prévoir le repas du soir, du lendemain, que le frigo soit plein, que les rendez-vous chez le pédiatre soient bookés … et j’en passe… oui, cette to do list de charge mentale, vous la connaissez j’en suis sûre !
La plupart des femmes que j’accompagne se trouvent souvent seules dans cet océan de tâches. Elles se sentent même parfois tellement écrasées par cette charge mentale qu’elles ont du mal à être présentes à elle-mêmes et incapables de célébrer leurs réussites du quotidien.
La première chose à faire (et c’est mon #1 conseil) : entretenir une bonne communication au sein du couple ! Exprimer à son partenaire ce que l’on ressent et présenter les faits permet déjà de poser un cadre à la discussion. Je parle d’ailleurs de la méthode DESC dans mon livre « Bien Vivre le Quatrième Trimestre au Naturel ».
La plupart du temps, si la solution ne vient pas de lui, le partenaire va répondre qu’il va “faire des efforts”. Cette réponse suffit souvent à nous rassurer, au moins pour un moment … le temps que revienne toute la charge de cette charge mentale (aïe aïe aïe, ce cercle vicieux!).
Pourquoi “faire des efforts” n’est pas suffisant ?
Parce que le paradigme même de la charge mentale et du patriarcat n’est pas renversé. Le conjoint ne se remet pas en question profondément, sur la nature même de ces habitudes patriarcales ; il peut croire qu’il suffit de faire des efforts (plier une ou deux fois le linge, puisque vous lui avez fait la remarque) (j’exagère à peine!) pour que l’orage passe de votre côté. Or, c’est bien tout un système qui est à revoir ici. L’essence même du partage des tâches.
Faire des efforts n’est pas assez, parce qu’on a pas besoin de quelqu’un qui fait des efforts mais de quelqu’un qui s’occupe des tâches de la vie familiale et quotidienne à la même hauteur que nous, comme deux humains en collaboration, dans la même équipe, dans la même famille. Il s’agit là d’une vision complètement différente du « partage » des tâches et plus largement, de la vie à deux. C’est selon moi, cette vision qui nous permettra de nous accomplir en tant que femme, de nous sentir soutenues et aussi, d’avoir tout simplement le temps d’être nous.
Vous aurez beau vous satisfaire de quelqu’un qui fait des efforts, vous passerez votre temps à lui faire des listes de choses à faire. Des choses auxquelles vous aurez pensé, VOUS (#chargementale).
Alors réveillez la conscience de votre conjoint, dîtes lui que “faire des efforts” n’est pas assez et que, même si cela peut prendre un peu de temps (soyons réalistes … des habitudes confortables prises et apprises depuis 30-40 ans, et qui représente aujourd’hui notre société en France, ne se changent pas en 1 conversation) il est important qu’une prise de conscience se fasse.
Sur Instagram, on nous partage régulièrement des histoires de couple dans lesquelles les choses se sont apaisées “depuis qu’on a discuté et qu’il fait des efforts”. Ne pensez-vous pas que vous valez tellement mieux que ça ?
Faire des efforts n’est pas suffisant.
Et vous avez entièrement le droit de le revendiquer.
Vous valez mieux que des efforts.
Avec tout mon amour,
Julia
Pour aller plus loin :
Les deux magnifiques et puissants livres de Mona Cholet : Sorcières, la puissance invaincue des femmes et Réinventer l’amour, comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles
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